Allez hop !
Le gris du noir te dit pour le jour
Le gris du noir te dit pour l’amour
Le gris du noir te dit pour toujours
Le gris du noir te dit…
Allez, allez…
Stop !
Je démissionne
Allez hop !
Je m’en vais loin
Allez hop !
Je rejoins la fête
Allez hop !
Hop !
Je révolutionne
Allez hop !
Je me sens bien
Allez hop !
N’en fais qu’à ma tête
Allez hop !
Stop !
Je démissionne
Allez hop !
Je m’en vais loin
Allez hop !
Je rejoins la fête
Allez hop !
Hop !
Je révolutionne
Allez hop !
Je me sens bien
Allez hop !
N’en fais qu’à ma tête
Allez hop !
Hop !
Je révolutionne
Allez hop !
Je me sens bien
Allez hop !
N’en fais qu’à ma tête
Et c’est Pop !
. Olivier Dargellès .
.
Anastasia
Anastasia, je n’ai jamais vraiment connu
D’aussi beaux soupirs
Que les cris béants de ton corps nu
De mes cauchemars, je ne retiens
Que tes deux seins
Quand ils explosent entre mes mains
Anastasia, je n’ai jamais connu
D’aussi belles noyades
Que tes larmes sourdes
Tandis qu’elles pleuvent
Tombent en cascade
De mes envies
De toutes nos nuits
Je dis qu’il faut en faire toute la vie
Enfer et paradis
Anastasia
Aime-moi longtemps
Aime-moi souvent
Aime-moi autant que le diable m’emporte dans le vent
Anastasia,
Je n’ai jamais su faire l’amour
Anastasia,
J’ai préféré tuer toujours
Je prends mon couteau dans la main
Je tire le corps sur le chemin
Et encore ce n’est rien, à côté de mon chagrin
Anastasia, anesthésie, c’est évident
Quand je te prends le soir
Entre le lit et l’accident
Je crie au sourd
Je crie au sang
Le vide a peur du noir autour
C’est un enfant qui t’appelle au secours
Anastasia,
Aime-moi pourtant
Aime-moi vraiment
Aime-moi autant que le diable m’emporte dans le vent
Anastasia,
Ta langue est comme une herbe folle
Elle prend le vent
Et pose caresse sur mon épaule
De toutes les femmes
De tous les hommes
Que j’ai connu
Tu es la seule
À qui j’ai fait
La promesse de vivre nu
Anastasia, je t’ouvre ma peau
Donne-moi la tienne
Il n’y aura jamais
D’autre drapeau, ni d’autre haine
Que le feu saillant de nos deux corps
L’amour à mort avant qu’elle ne vienne
Tu es bien la seule
À pouvoir lui cracher à la gueule
Anastasia…
. Olivier Dargellès .
.
Au clair de la Terre
Au clair de la Terre
Les jours heureux
Jour de lumière
Au fond des yeux
Chacun, chacune
Rayon de Lune
Devine un cœur
Et fait un vœu
Beauté divine
Horizon bleu
Le goût des vignes
Est fait pour deux
Les uns, les unes
À clair de Lune
Se jettent un sort
Et c’est tant mieux
Un gars sourit
Carte au trésor
Chemin fleuri
Une fille en or
Les uns, les unes
Chacun, chacune
Main dans la main
Et corps à corps
Et moi aussi, je fais la ronde
Et toi aussi, si tu veux bien
L’amour n’est plus très loin, ma blonde
Si tu veux bien…
Prendre mon cœur entre tes mains
Prendre ma vie à chaque seconde
Ma belle, veux-tu bien, s’il te plait…
Oui, alors viens
Viens…
Prendre la mer
Et en une seconde
Rejoindre les terres
Du bout du monde
Chacun sa chacune
Chacun sa dune
Son sable fin
Et son écume
Et moi aussi, je fais la ronde
Et toi aussi, si tu veux bien
L’amour n’est plus très loin, ma blonde
Si tu veux bien…
Prendre mon cœur entre tes mains
Prendre ma vie à chaque seconde
Ma belle, veux-tu bien, s’il te plait…
Oui, alors viens…
Et moi aussi, je fais la ronde
Et toi aussi, si tu veux bien
L’amour n’est plus très loin, ma blonde
Si tu veux bien…
Prendre mon cœur entre tes mains
Prendre ma vie à chaque seconde
Ma belle, veux-tu bien, s’il te plait…
Oui, alors viens…
Alors viens
. Olivier Dargellès .
.
C’est une merveille d’amour
C’est une merveille d’amour
C’est une histoire sans fin
Quand se révèle au jour
Ton sourire et le mien
Du plus petit bonheur
Au plus grand dans mon cœur
Écoute-le maintenant
Si beau et si troublant
Écoute-le cet enfant
Ce bel amour naissant
Je m’élève et si haut
Dans un rêve et si pur
Que le cœur du monde lui-même
En oublie ses blessures
C’est juste dit, je t’aime
À la fleur de mon armure
Sans misère et sans drames
Sans mesure, nous entraine
Dans ton décor de femme
Et plus encore ma reine
Tu es de l’or entre mes bras
Alors viens, je t’emmène
Dans la lumière bleu azur
Là où le cœur du monde lui-même
Ne parle plus de ses blessures
En oublie ses déchirures
C’est juste dit, je t’aime
D’aujourd’hui jusqu’à l’extrême
C’est une merveille d’amour
C’est une merveille d’amour
Ne me réveille jamais
Si ce n’est pas pareil autour
Mon conseil à tout jamais
Mademoiselle exceptionnelle
Mon miel, ma douce, mon ciel, ma belle
. Olivier Dargellès .
.
Courant d’air
Couper ton herbe sous mes pieds
M’imaginer dans un lance-pierres
Tu as su faire, en février
Avec l’art et la manière
C’est en mars, je crois, et des poussières
Que tu m’as évaporé
Vent debout, vent arrière
Tu nous auras fait vriller
Depuis,
Je suis dans un courant d’air
Je claque des dents
Je suis au bord
Mes doigts me serrent
Et je tremble
Je suis un garçon glacé
J’en ai ma claque, de l’hiver
Comme à chaque fois que je décembre
Je suis nu comme un ver
Et j’octobre dans la rue
L’hémisphère nord me désespère
Alors, je souffle
Pour chauffer ma place
Glace fondue
Sinon je suis foutu
Avril, mai, juin
Les mois défilent
Et je rejoins celui des fous
Juillet, août, septembre
Le temps file
Jusqu’au mercredi des cendres
Le mois du blanc
Je tire sur la corde, file un mauvais coton
Évidemment
Et si je m’habille monocorde, ton sur ton
C’est dans un linge sale de famille
C’est dit…
Je suis dans un courant d’air
Je claque des dents
Je suis au bord
Mes doigts me serrent
Et je tremble
Je suis un garçon glacé
J’en ai ma claque, de l’hiver
Comme à chaque fois que je décembre
Je suis nu comme un ver
Et j’octobre dans la rue
L’hémisphère nord me désespère
Alors, je souffle
Pour chauffer ma place
Glace fondue
Sinon je suis foutu
Je suis nu…
. Olivier Dargellès .
.
Cueillir une fleur
Je cueille une fleur
Je l’effleure, à peine
L’amour me fuit
Ma vie me saigne
Il y a ma peur, sans un espoir
Lorsque mon cœur devient le soir
Lorsqu’à toute heure je vis la nuit
Je bois le silence et j’oublie
Il y a mes yeux tombés au sol
Lorsqu’après nous deux, je reste seul
Lorsque le flou danse…
Je creuse autour de mes tranchées
Le trou béant qui m’a vu naître
L’enfant perdu plonge à tue-tête
Il sera temps de lui faire sa fête
Soudain le feu, cette fille étrange
Mon sang se fige, il en faut peu
Et je m’étrangle
Mon père, si tu savais comme je t’en veux
Je cueille une fleur
Je l’effleure, à peine
L’amour me fuit
Ma vie me saigne
Bouquet de cendres
Bouquet de peurs
Je suis celui
Où le diable m’entraîne
Je dors au creux de mes entrailles
Morceau de viande, morceau de peu
Ma voix se tait, ma voix s’essouffle,
Et s’envole entière, sous la mitraille
Je rêve au peu d’air qu’il me reste
Le ventre à terre, sans un seul geste
Et je tremble, encore
Mon père, si au moins tu pouvais être mort
Je cueille une fleur
Je l’effleure, à peine
Ma vie me fuit
Ma vie me saigne
Bouquet de cendres
Bouquet de peurs
Je suis celui
Où le diable m’entraîne
Il y a sous ma peau comme un poison
Le goût de l’eau dans les poumons
Je me vide un peu plus chaque jour
Au moins c’est simple, et sans retour
Il faut dire que de la douleur jusqu’au cri
Le pire, prend la couleur de mon lit
Alors, c’est dit
Mon père, puisses-tu pourrir six pieds sous terre
Je cueille une fleur
Je l’effleure, à peine
Ma vie me fuit
Ma vie me saigne
Bouquet de cendres
Bouquet de peurs
Je suis celui
Où ton diable m’entraîne
. Olivier Dargellès .
.
De la Terre à la Lune
De la Terre à la Lune
Quand je te prends la main
J’oublie mes infortunes
Tous mes ennuis du lendemain
Lorsque s’efface autour de moi la pluie, le vent
La vie qui prend son temps
De me faire croire au rêve étrange
D’une vie possible sans toi, mon ange
Alors sans un bruit
Comme un chat
Je suis heureuse
Je n’ai plus peur des grands espaces
Ni même du temps qui passe
Et si j’étais hier un cyclone
Je ne suis plus cette femme en guerre
Éparpillée aux quatre vents
Nourrie logée comme une enfant
Te savoir si près de moi, toujours
M’oblige un peu plus chaque jour
Alors dans la nuit
Comme un chat
Je suis heureuse
Envers et contre tout
Et surtout tout contre toi
Je suis celle qui sait se taire
Qui sait surtout que dans tes bras
Le peu, le fade, mon cœur de pierre
Tombent en cascade jusqu’en enfer
Je n’ai vraiment plus rien à mourir
Plus de colère, juste un sourire
Alors je te le dis
Comme un chat
Je suis heureuse
Dans la lumière de tes grands yeux
Dans tout ce que j’ai de mieux à faire
Je plaide capable d’une croix de bois, d’une croix de fer
Sortir de l’ombre
Je suis certaine de pouvoir changer d’air
Quitter enfin ma mine sombre
Et je te jure que sous ma nouvelle auréole
Tu seras celui qui à coup sûr aura le plus beau rôle
Alors aujourd’hui
Je te le dis
Je suis heureuse
. Olivier Dargellès .
.
Du vent !
Quand je déchire une à une la seule page de nos souvenirs
Quand je la brûle toute entière
Et de ses cendres ne retiens rien
Pas même le goût du feu
Quand je découpe à la hache mes cent pas à t’attendre venir
Quand je les écrase en entier
Et de leurs bruits n’entends plus rien
Sinon des coups de pied
Quand je m’en vais de mes espoirs, quand je m’éloigne et même pire
Quand je les noie tout en entier
Et de leurs mensonges indignes ne retiens rien
Pas même un signe qui me soigne
Alors je pousse le vent vers moi
Alors je pousse le vent vers moi
Alors je pousse le vent vers moi
Pour qu’il m’envole
Pour qu’il me jette par-dessus toit
Pour qu’il m’accroche en haut du sol
Un peu plus loin, toujours, de toi
Du vent
Du vent
Du vent !
Quand je me confonds à la nuit
Quand tu me tords quand elle me vrille
Quand elle me creuse et tout entier
Quand elle se ferme et me retient
Comme un chiffon
Les os cassés entre tes mains
Quand je t’arrache et un à un ton dernier mot, sans le mentir
Quand tu le craches tout en entier
Et de son aiguille mortelle
Comme une flèche, et sans appel
Viens me percer
Alors je pousse le vent vers toi
Alors je pousse le vent vers toi
Alors je pousse le vent vers toi
Pour qu’il t’envole
Pour qu’il te jette par-dessus toit
Pour qu’il t’accroche en haut du sol
Un peu plus loin, toujours, de moi
Du vent
Du vent
Du vent !
Alors je pousse le vent vers quoi
Alors je pousse le vent vers quoi
Alors je pousse le vent vers quoi
Pour qu’il s’envole
Pour qu’il se jette par-dessus toit
Pour qu’il s’accroche en haut du sol
Un peu plus loin, toujours, là-bas
Là-bas… De toi… De moi… De nous !
. Olivier Dargellès .
.
En miettes
Je vis dans une miette
Je fais comme je peux
Tu fermes les yeux
Et ma vie s’arrête
Je suis toujours amoureux
Je sais, c’est bête
Je n’en fais qu’à ma tête
Mais c’est fini nous deux
Car tu n’es plus là
Je le sais bien
Tu es partie
Le lendemain de nos fiançailles
Pour la vie
Tu t’es couchée sur le côté
Je t’ai embrassé, tu t’es endormie
Il fallait bien que tu t’en ailles
Je t’ai souri
Pour l’éternité
Je viens de prendre perpette
Mais je te fais le vœu
D’aller un peu mieux
Enfin peut-être
J’ai perdu mon assiette
Le sentiment du bleu
Mettre mon cœur au feu
Mon corps n’est plus qu’un squelette
Car tu n’es plus là
Je le sais bien
Tu es partie
Le lendemain de nos fiançailles
Pour la vie
Tu t’es couchée sur le côté
Je t’ai embrassé, tu t’es endormie
Il fallait bien que tu t’en ailles
Je t’ai souri
Pour l’éternité
Je vais m’en remettre
C‘est ma promesse à ceux
Qui me voient déjà vieux
Sans plus d’autres conquêtes
En attendant…
Tu n’es plus là
Je le sais bien
Tu es partie
Le lendemain de nos fiançailles
Pour la vie
Tu t’es couchée sur le côté
Je t’ai embrassé, tu t’es endormie
Il fallait bien que tu t’en ailles
Je t’ai souri
Pour l’éternité
Je suis à la fenêtre
Le regard à cent lieux
Et s’il faut disparaître
Je le ferai peu à peu
Ne plus se prendre la tête
Je ne peux pas c’est comme ça
Être ou bien ne plus être
La question ne se pose pas
Car tu n’es plus là
Je le sais bien
Tu es partie
Le lendemain de nos fiançailles
Pour la vie
Tu t’es couchée sur le côté
Je t’ai embrassé, tu t’es endormie
Il fallait bien que tu t’en ailles
Je t’ai suivi
Pour l’éternité
. Olivier Dargellès .
.
En pente douce
Je te dis comme la vie est belle
Je te le dis, et même si
L’oiseau s’envole à tire-d’aile
Et te laisse seule au fond du nid
Je te dis comme la nuit est douce
Je te le dis, et même si
Notre amour en pente douce
Rejoint l’hiver et son ennui
Il s’ouvre à l’horizon
Des chemins solitaires
Où plus rien ne bouge à l’unisson
Sinon nos vies, quand elles se désespèrent
Je te dis comme sur un nuage
Je te le dis, et même si
Le temps qui passe et qui vire à l’orage
Ne fait rien d’autre que de la pluie
Je te dis comme dans un éclat
Je te le dis, et même si
Je prends tes mains
Et à ton cou
Je prends mes jambes et je m’enfuis
Il s’ouvre à l’horizon
Des chemins sans lumières
Où plus rien ne voit plus loin
Qu’une vie ordinaire
Une vie, sans nom
Je te dis sur un champ de ruines
Je te le dis, et même si
Dans le bouquet de nos intimes
Tu crois renaître un peu d’espoir
Je te le dis aussi bien le jour
Je te le dis aussi bien le soir
Dans le reflet de mon amour
Il n’y a rien, plus rien à voir
Il s’ouvre à l’horizon
Des chemins de poussières
Où plus rien ne respire
Sinon le peu, la peste, le pire
Et le manque d’air…
Le manque d’air
Je te dis enfin et ça me fait du mal
Si je te le dis quand même c’est qu’aujourd’hui
Un ciel étrange a vu passer
Tomber un ange et son étoile
Je te dis
Qu’il s’ouvre à l’horizon
Des chemins en arrière
Je sais
Où plus rien ne se fait autrement
Que sur un lit de pierres
Un désert
Je te dis un peu d’amour
Je te dis un peu de mon cœur
Je te le dis un peu tous les jours
Juste avant qu’ils ne meurent
. Olivier Dargellès .
.
Éblouissant
Quand tu marches autour de toi
Quand tu t’ignores
Quand tu t’effaces
Quand même un sourire ne fait plus rien
Ne laisse rien, pas une seule trace
Quand tu t’exiles, et si souvent
Quand dans un puits tombe le vent
Rejoins ma Terre, mon île
Ton cœur éblouissant
Quand devant ta glace tu cries au loup
Quand tu te serres les doigts au cou
Quand sous la pluie revient le sang
Le sang des yeux qui pleure aux joues
Quand tu te crispes au moindre souffle
Quand le moindre risque te jette au gouffre
Rejoins ma Terre, mon île
Ton cœur imaginaire
Emmène-toi
Là où le ciel rejoint le bas
Étonne-toi
La vie est belle
Redis-le-moi
Quand tu fais le mur autour de toi
Te jeter la pierre ne sert à rien
Quand sous le poids de ton armure
De tes colères, de tes chagrins
Ta vie en meurt de mille manières
Quand d’un seul cri revient l’hiver
Rejoins ma Terre, mon île
Ton cœur éblouissant
Quand vient le soir sur un soupir
Quand vient la nuit
Et sans le dire
Jeter aux chiens tes idées blanches
À coups de poing sur quatre planches
Quand tu t’empêches jour après jour
Quand ta peau sèche oublie l’amour
Rejoins ma Terre, mon île
Ton cœur entier et invincible
Emmène-toi
Là où le ciel rejoint le bas
Étonne-toi
La vie est belle
Redis-le-moi…
La vie est belle, redis-le-moi
. Olivier Dargellès .
.
Ici, la douceur
Ici, la douceur
Merci, merci encore
Je nage en eaux troubles
Je me noie quelque fois
Mais toujours
Reviens jeter mon corps
Le long d’un rivage de sable chaud
Je me prépare au pire
Je le crois, quelque fois
Mais toujours
Reviens jeter mes lèvres
Le long de ton visage aimable et beau
Je me perds parfois en route
Je le vois, quelque fois
Mais toujours
Reviens jeter mes forces
Au nom du courage, et sur ta peau…
J’écris le bleu des anges
Je trace un chemin vers le cœur
Ta vie heureuse est mon étoile immense
Qui dans tes mains
Jamais ne meurt
Je marche sur un fil
Je le sens bien, quelque fois
Mais toujours
Reviens jeter mes rêves
Le long des nuages aux alentours
Je m’étouffe en sourdine
Quelque fois, c’est comme ça
Mais toujours
Revient jeter mon souffle
Mon cri sauvage
Et sans un mot…
Je te dis mon ciel en or
La trace d’un chemin vers l’amour
Ma vie entière, heureuse et belle
Qui dans tes mains
Renaît le mort
Merci
Merci encore
Je m’enterre en silence
Sous mon poids, quelque fois
Mais toujours
Reviens jeter mes ailes
Le long d’un voyage au long cours
Je m’installe en novembre
Sous le froid, quelque fois
Mais toujours
Reviens jeter septembre
Et sous le tatouage de notre amour
Je te dis le feu qui brûle
Qui trace un chemin sous nos veines
Nos vies entières quand elles basculent
Et dans nos mains
Jamais ne saignent
Je t’aime
. Olivier Dargellès .
.
Il a suffi
Je ne suis pas cet homme qui marche seul le long des routes
Celui qui pleure
Celui qui doute
Je ne suis pas cet homme qui fait la pause à chaque fois
Celui qui a peur
Qui n’ose pas
Je ne suis pas cet homme en paille
Celui qui brûle à l’étincelle
Cet homme en sucre, et si fragile
Cet homme nu, dans la dentelle
Je ne suis pas cet homme en feu
Couvert de cendres et d’idées noires
Qui sonne creux
Et dérisoire
Je ne suis pas
Et pourtant…
Il a suffi qu’elle s’en aille loin
Et si rapide
Pour que cet homme soit près de moi
Si près du vide
Il a suffi qu’elle court au loin jusqu’à plus soif
Pour que cet autre accourt, et soudain
Me décoiffe
Et je ne serai plus jamais le même
Et même si, je le voulais
Il a suffi de perdre un seul de ses « je t’aime »
Pour être un homme
Un homme, un vrai
Je ne suis pas cet homme en fuite quand vient la pluie
Celui qui meurt
À chaque vie
Je ne suis pas cet homme à faire des blah blah blah
Jusqu’à pas d’heure
Au moindre froid
Je ne suis pas cet homme en paille
Celui qui brûle à l’étincelle
Celui qui dort dans son sommeil
Pour éviter d’ouvrir ses ailes
Je ne suis pas cet homme aux yeux
Couverts de crasse, et sans regard
Qui sonne creux
Et dérisoire
Je ne suis pas
Et pourtant…
Il a suffi qu’elle s’en aille loin
Et si rapide
Pour que cet homme soit près de moi
Si près du vide
Il a suffi qu’elle court au loin jusqu’à plus soif
Pour que cet autre accourt, et soudain
Me décoiffe
Et je ne serai plus jamais le même
Et même si, je le voulais
Il a suffi de perdre un seul de ses « je t’aime »
Pour être un homme
Un homme, un vrai
. Olivier Dargellès .
.
J’ai vu
J’ai vu la terre du bout du monde
J’ai vu cette prairie en faillite
J’ai vu la bombe
La dynamite
J’ai vu la mer en catastrophe
J’ai vu le ciel en noir et blanc
J’ai vu comment les philosophes
Ne s’habillent plus qu’en basse étoffe
Ne finissent plus qu’à ne faire rien d’autre que rire, simplement
Et puis bof
Écrire par terre
Salir les murs
Un jour se taire
L’autre un murmure
J’ai vu la guerre du bout des yeux
J’ai vu la chienne
Le pire, la haine
S’entredétruire
Pour vivre à deux
J’ai vu la paix comme on fait croire
Aux enfants roi
Qu’ils sont parfaits
Pourtant j’ai vu ce drapeau blanc
Ne plus savoir flotter au vent
Dimanche, lundi, dis-moi comment
Mourir par terre
Ou contre un mur
Dessine au sol un arc-en-ciel
Pas même un cœur artificiel
Aime-moi pourtant
Aime-moi longtemps
Aide-moi autant que le diable
M’emporte dans le vent
J’ai vu la pluie, j’ai vu l’acide
J’ai vu le désert en pagaille
La pierre qui tombe
J’ai vu la faille
J’ai vu le monde entier pleurer
Couler, verser deux ou trois larmes
Ce n’est pas faute d’avoir tiré
Sur la sonnette, le signal
Au croisement c’est le clash en somme
Notre histoire fâche, histoire banale
À bord du train où vont les roses
L’alarme ne sert plus à grand-chose
Aime-moi pourtant
Aime-moi longtemps
Aide-moi autant que le diable
M’emporte dans le vent
Aime-moi pourtant
Aime-moi longtemps
Aide-moi autant que le diable
M’emporte dans le vent
. Olivier Dargellès .
.
Je te dis vous
Le doute s’installe quand je te dis vous
Le doute s’installe c’est sûr entre nous
Je tousse, hésite et même quand je te dis je t’aime
Je te pousse à dire que c’est un problème
La route s’efface quand je te dis viens
La route s’efface à mesure du chemin
Ma douce es-tu certaine de vouloir continuer
Car c’est dans la brousse que je t’entraine pour t’abandonner
C’est fou comme le temps me presse d’en finir
C’est fou comme je te blesse à sourire
Ma belle, éteins ton cœur s’il te plait
Tu n’es plus celle
Qui bat le mien
Tu n’es plus celle qui me plait
Demain je change de vie, je change d’adresse
Demain j’échange nos caresses et notre lit
Avec celles d’une hirondelle, avec le nid d’un oiseau bleu
Avec cette aile qui t’a pris ton amoureux
La messe est dite alors évite-moi mes serments
La messe est dite et que le diable m’emporte
Mon cœur il faut nous taire, fermer ta porte aux sentiments
Quitter l’enfer et se noyer dans l’eau bénite
Pas de défaite ni de conquête mais simplement
Un air de fête, une chose de faite en remplaçant
Mon amour pas éternel par un amour au conditionnel
Et la roue tourne jusqu’au prochain débarquement
Cara mia, c’était toi c’était moi
Mais aujourd’hui c’est à minuit que je m’en vais
Voyage à Naples, en Italie
Week-end à Londres et à Paris
Je ne suis plus qu’une ombre dans ta vie
Et tu le sais
. Olivier Dargellès .
.
Je veux mourir
Je veux mourir de mon vivant
Fermer la porte en face à face
Je veux partir les pieds devant
D’un pas léger, juste à ma place
Je veux sourire aux cris des larmes
Comme à chaque fois, et sans un drame
Je veux m’en aller sans me plaindre
Et pour le faire… Je vais m’éteindre
Je veux mourir sur un bateau
Les yeux posés au fil de l’eau
Je veux partir dans un grand vent
Le corps emporté vers le haut
Je veux sourire comme on respire
Gonfler mon cœur une dernière fois
Je veux m’en aller, et pour le dire
Je vais compter jusqu’à trois
Je veux mourir un jour docile
Le cheveux long, lourd, et qui brille
Je veux partir dans de beaux restes
Le corps entier, et d’un seul geste
Je veux sourire une dernière fois
Montrer les dents comme autrefois
Je veux m’en aller à l’heure exacte
Au rendez-vous d’une vie intacte
Je veux mourir sans le hasard
Les bras musclés, le torse fier
Je veux partir sans un retard
À toute force, et sur ma mère
Je jure de courir une dernière fois
À toute allure, jusqu’à plus soif
Je veux m’en aller, et pour le faire
Je vais chanter mon épitaphe
Je veux mourir dans le coton
Le cheveu fou, le cheveu blond
Je veux partir au bout du compte
Le corps malin, sans une seule honte
Je veux sourire de mes deux lèvres
Au beau matin d’un dernier rêve
Je veux m’en aller à l’instant pile
Et pour ce faire couper le fil
Je veux mourir aux heures claires
Le souffle droit, le regard vert
Je veux partir, je suis prêt
Tout près de moi, prêt à cueillir
Le parfum doux, le parfum frais
Quelques mots doux avant l’après
Je veux m’en aller tout comme ça
Et pour le faire… Le faire exprès
. Olivier Dargellès .
.
L’oiseau
Je suis un oiseau ivre
Je suis une aile
Posée sur le vent
En équilibre
Je suis du ciel
Inaccessible
Et pourtant, si souvent
Je perds le fil
Je ne suis rien d’autre
Qu’un petit bout de cœur
Ce petit bout de plume
Qui d’un souffle s’envole
Et l’oiseau se meurt
Sous le poids d’une enclume
Il se noie dans un verre
Et s’enterre sous la dune
Pardonnez-moi d’aimer comme au premier jour
De vouloir le garder, comme un dernier amour
Je suis un parfum
Une douceur timide
La rosée du matin
Mais, dans mon œil humide
Je pleure l’horizon
Nos sourires fanés
Je cueille une chanson
Et la pose à ses pieds
Pardonnez-moi d’aimer comme au premier jour
De vouloir le garder, comme un dernier amour
Ce n’est plus la peine d’être un soleil
Il ne me voit plus, je le sais bien
Et pourtant…
Dès demain il me dira que je suis toujours celle de sa vie, c’est comme ça
C’est sa manière à lui d’être là
J’étais son petit bout de sucre
Le miel et l’envie
De la peau délicieuse
Mais, silencieuse aussi
Quand sur le bout de sa langue
Et de ses doigts malheureux
Il m’étrangle et m’oublie
Et disparaît peu à peu
Pardonnez-moi de l’aimer comme au premier jour
De devoir le quitter aujourd’hui, mon amour
Dans mon ciel
De plus belle
Je m’envole
Je m’envole
. Olivier Dargellès .
.
La complainte du vieux prisonnier
J’avance sur des chemins perdus
Un pas en arrière, un pas de plus
Et quand je danse, je tombe
J’avance, et cours derrière mon ombre
Un pas de côté, un pied dans la tombe
Et quand j’y pense, c’est sûr…
Triste le vent
Triste les jours
Aux quatre coins de mes amours mortes
Ma liberté est enchaînée
Glisse le temps
Glisse et toujours
Aux quatre saisons des amours fortes
Ma liberté est ignorée
J’invente sur des chansons perdues
L’histoire d’un homme qu’on ne connaît plus
De son enfance, jamais vécue
J’invente sur des musiques anciennes
L’histoire d’une femme à jamais mienne
Une présence, si peu connue
Trouver les mots, trouver les poèmes
Vivre le beau, et dire je t’aime
En liberté
À gorge pleine
Comme un idiot
Courir la plaine
Et pour de faux
Ivre du vin qu’on n’a jamais bu
Libre de vivre à corps perdu
J’imagine
Sentir le chaud, le goût des fleurs
Battre le ciel tant qu’il est haut
De mes deux ailes, clandestines
Je ne suis rien d’autre qu’un vieil homme
Un prisonnier, comme il y en a des tonnes
Et si demain mes barreaux s’ouvrent, enfin
Je m’envolerai comme une seule âme
J’invente sur des rythmes faciles
Un jeu pour les garçons et les filles
Prends-moi la main
Je revois ma mère
Je revois mon père
Je refais le chemin à l’envers
C’est mon refrain
Et si je cogne, et si je blesse
Et si le chien tire sur sa laisse
Pour la liberté
On le tape et on le frappe
Il grogne, on l’attache
Et sans cesse
On lui casse son os
Pour le faire plier
Je ne suis rien d’autre qu’un grand-père
Un condamné comme il y en a tant sur terre
Et si demain mes barreaux s’ouvrent, enfin
Je m’en échapperai, comme un gamin
Je dessine aux murs et sur le sol
Ma triste aventure, histoire sans paroles
Sans liberté
L’erreur d’un juge et de ses jurés
Mettre un point d’honneur à me condamner
Sans hésiter
Ont fait de moi un homme en cage
Celui dont on ne sait même plus dire l’âge
À 100 ans près
Et s’entendre dire : « Tiens bon, courage !
Les minutes les pires vont arriver… »
À perpétuité
Je ne suis rien d’autre qu’un prisonnier
Un très vieil homme abandonné
Et si un jour mes barreaux lâchent, enfin
Je m’en irai où le plus loin se cache
Et si mes barreaux s’ouvrent enfin
J’irai mourir en liberté !
. Olivier Dargellès .
.
La vie devant soi
J’ai connu sous la pluie
Un feu qui brûle
Un arc-en-ciel
De la lumière bleue, l’envie
Qui donne aux joues des étincelles
J’ai vu comment, sans un seul cri
Sans un calcul, et sans effort
Mon cœur a su refaire sa vie
Après avoir cru être mort
J’ai connu sur la route
Bien des chemins au bord des larmes
Des accidents sur l’autoroute
Le cri des morts…
Messieurs, Mesdames…
J’ai vu comment, sans un seul pli
Sans même un drame, et sans douleur
Ma vie a retrouvé son corps
Quand elle a embrasé son cœur
Faut-il vraiment savoir comment ?
Faut-il vraiment savoir pourquoi ?
Laissons-la faire tout simplement
On aura toujours, toujours la vie devant soi
J’ai connu contre le mur
Des coups de poing, des coups de sang
De la misère et la torture
Le goût de rien sur du pain blanc
J’ai vu comment, et à tout prix
À cent pour cent, et à coup sûr
La vie nous redonne du temps
Du baume au cœur sur nos blessures
J’ai aussi connu sous le vent
Sous la tempête, et la colère
Des heures perdues et des jours sans
Quand même un poète meurt en hiver
J’ai vu comment sur un simple oui
Sans peine, et surtout si habile
La vie nous enlève nos chaines
Et nous libère de notre exil
Faut-il vraiment savoir comment ?
Faut-il vraiment savoir pourquoi ?
Lâchons l’affaire, j’ai le sentiment
Qu’on a toujours la vie devant soi
Enfin,
J’ai connu sous la banquise
Un petit rien, mais qui fait tout
Quand un soleil te déguise
Et te revient, comme un atout
J’ai vu comment la vie, si belle
Jamais pareille et toujours grande
De tout son cœur, et sous son aile
Finit toujours par nous reprendre
. Olivier Dargellès .
.
Léa
Il y a souvent une belle histoire qui se raconte
Quand il n’y a plus rien à se dire
Un mot de près, un mot de loin, le seul qui compte
Le mot d’après c’est : le souvenir
Il y a l’image que l’on retient du bout des yeux
Quand il n’y a plus rien à voir
Une photo de près, une photo de loin
Ton regard
Notre portrait retrouvé au hasard
Il y a aussi ce parfum flou et si curieux
Qui nous revient quand le temps change
Une fleur par ci, un cœur par-là, la bague au doigt
Mon ange
Le flacon se vide, et s’évaporent nos jours heureux
Et c’est trop facile de dire qu’après tout ça, Léa
Tu ne pourras plus jamais rien faire de beau, c’est faux
Ce n’est pas simple de faire avec les hauts les bas, Léa
Mets ton cœur encore au combat
Ô combien il bat bien, fort, bien jour
Autour de toi, Léa, l’amour en pleurs, en creux, encore le faire une dernière fois
Il y a toujours une drôle d’ambiance à la fin du voyage
Quand il n’y a plus rien à vivre
Un mot gentil, un geste facile, une dernière danse
Et là Léa, encore, cet éclair qui nous délivre de l’orage
Il y a il y avait, et le temps est passé
Quand tout à fait vrai, il n’y a plus rien de vrai
Il y a beau se redire un lac, la mer ou bien les océans
Si un poème éclot, c’est en oubliant je t’aime
Mais c’est trop facile de dire qu’après tout ça, Léa
Tu ne pourras plus jamais rien faire de beau, c’est faux
Ce n’est pas simple de faire avec les hauts les bas, Léa
Mets ton cœur encore au combat
Ô combien il bat bien, fort, bien jour
Autour de toi, Léa, l’amour en pleurs, en creux, encore le faire une dernière fois
Autour de toi, Léa, l’amour sans peurs, en bleu, encore une fois la première fois
. Olivier Dargellès .
.
Les étoiles sur ton front
Sors de la route
Écarte les murs
Coûte que coûte
Au fur et à mesure
Change de peau
Dépose l’armure
Sans un seul mot
Et ose l’air pur
Enlève tes chaînes
Pousse le décor
Ça en vaut la peine
Plutôt que d’être mort
Oublie la règle
Éloigne le fade
Rejoins cet aigle
Il n’y a que lui qui gagne
Décroche la Lune
Dessine un mouton
Tu les verras une à une
Les étoiles se poser sur ton front…
… Sur tes épaules fraîches
Sur ta beauté divine
Sur ta vraie vie enfin
Quand plus rien ne l’empêche
De déchirer le voile
D’ouvrir les yeux au moindre signe
Au vent qui pousse et qui t’emporte
L’herbe repousse sur l’herbe morte
Invente ton cœur
Décide ta vie
Oublie les peurs qui te hantent
Et ce vide infini
Marche en courant
Regarde plus loin
Respire à 100%
Et tu seras encore plus beau demain
Refuse l’idée
Combat le discours
De devoir exister
Comme un poulet dans sa basse-cour
Allez !
Décroche la Lune
Redessine un mouton
Tu les verras une à une
Les étoiles se poser sur ton front…
… Sur tes épaules fraîches
Sur ta beauté divine
Sur ta vraie vie enfin
Quand plus rien ne l’empêche
De déchirer le voile
D’ouvrir les yeux au moindre signe
Au vent qui pousse et qui t’emporte
L’herbe repousse sur l’herbe morte
Soigne ta migraine
Accélère tes envies
Raccompagne ta haine
Et jette-la au fond d’un puit
Enferme le peu
Libère le feu
Et trouve ta place
Comme un Dieu dans l’espace
Ouvre ta porte
Sors de ta rue
Pourvu que l’horizon t’emporte
Aussi loin qu’hors de ta vue
Organise ton évasion
Ne te retourne pas
Même si les murs de ta raison
T’éloignent du chemin vers toi…
… De tes épaules fraîches
De ta beauté divine
De ta vraie vie enfin
Quand plus rien ne l’empêche
De déchirer le voile
D’ouvrir les yeux au moindre signe
Du vent qui pousse et qui t’emporte
L’herbe repousse sur l’herbe morte
. Olivier Dargellès .
.
Ma jolie veuve
Je n’ai plus un seul mot à dire
Plus une seule encre à écrire
Mes gestes eux-mêmes sont invisibles
Je n’ai plus un seul souvenir
Plus une seule date, et même pire
Il ne me reste que des heures pénibles
C’est de la faute à celle qui part
Et si je saute, c’est que quelque part
Quelque fois, me reviennent quand même quelques flashs
Si ton départ me jette au fleuve
Si tu me tues à coup de hache
Quand même à bientôt
Ma jolie veuve
Je n’ai plus un seul sourire
Plus une seule flamme au fond des yeux
Et tu restes là à devoir partir
Tu n’as plus rien à me dire
Ma petite femme, et c’est tant mieux
Il vaut mieux ça que de mentir
C’est de ma faute si tu t’en vas
Et si je saute encore plus bas
C’est que parfois
Il me revient quelques erreurs
Si ton départ me jette à l’eau
Si tu me tues si tu me noies
Quand même à bientôt
Mon âme sœur
Je n’ai plus l’envie de rire
Plus une seule arme, et dans mon cœur
Le bruit cassé d’un long soupir
Tu n’as plus rien à m’offrir
Sinon des larmes à mon bonheur
Un cri pleuré comme on respire
C’est de la faute à celle qui part
Et si je saute, c’est que quelque part
Quelque fois, me reviennent quand même quelques images
Si ton départ me jette au fleuve
Si tu me tues, page après page
Quand même à bientôt
Ma jolie veuve
Quand même à bientôt
Ma jolie veuve
. Olivier Dargellès .
.
Marie, j’ai mal
Tu m’as fait du mal, c’est vrai
Et j’ai besoin d’un peu de temps
Pour voir comment je vais
Je vis sans toi
Si je suis un peu mieux maintenant
Est-ce une erreur d’aimer
Je me suis trompé si souvent
Dis-moi pourquoi, comment
Vers qui, vers quoi
Je cours à présent
Je n’ai pas insisté quand tu as voulu, c’est vrai
Me quitter Marie
Et j’ai revu les autres avec l’idée
Que c’est notre amour qui n’a pas voulu de moi
Mais Marie, j’ai mal
Et toi tu ne sais pas
Je n’ai pas résisté quand tu as voulu, c’est vrai
M’effacer Marie
Et j’ai vécu avec l’idée des autres
Que c’est tout autour qui n’a pas voulu de moi
Mais Marie, j’ai mal
Et toi tu ne sais pas…
Alors…
Rappelle-moi de t’oublier
Rappelle-moi s’il te plait…
Est-il possible un jour, seulement
Que je puisse enfin dormir en paix
Je t’oublierai un jour
D’un coup, d’un trait
Mais
Pour l’instant…
Je reste sous le drap, la laine
Le froid d’un peu de haine
Tomber du nid
Tomber du lit
Plume
. Olivier Dargellès .
.
Mon cœur entier, et invincible
Il y aura des hivers
Il y aura des printemps
Il y aura de l’amour avec toi, et longtemps
Il y aura et c’est clair
Des jours avec et des sans
Quand je compte sur mes doigts
Je compte surtout sur toi
Il y aura cette présence à toute heure
Il y aura cette cadence invisible
De mon cœur entier, et invincible
Il y aura autour des étincelles
Il n’y aura jamais trop tôt trop tard
Il y aura toujours un seul regard
Ma belle
On ne se dira jamais je t’aime
C’est bien trop grand, trop important
Pour le gâcher dans un poème
Pour le montrer, c’est évident
Et c’est bien comme ça
Il y aura sur ta joue
Il y aura sur mes lèvres
Un petit goût de nous
Un baiser sur nos rêves
Il y aura dans tes bras
Il y aura dans les miens
Cet enfant qui est là
Ce diamant à ton sein
Il y aura je t’embrasse et je t’emmène
Poser les traces de nos je t’aime
Au jardin secret et idéal
Refaire le tour d’un grand soleil
Rejoindre les îles
Plonger au ciel
Mourir d’amour et d’éternel
Ma belle
On ne se fera jamais je t’aime
C’est bien trop grand, trop important
Pour se l’écrire dans un poème
Pour se le dire, c’est évident
Et c’est mieux comme ça
Il y aura de la neige
Il y aura de la pluie
Quand un soleil protège
C’est la nuit qui s’enfuit
Il y aura de l’eau claire
Il y aura dans nos vies
Un rayon de lumière
Et il y aura aussi…
Il y aura de l’or et des merveilles
Il y aura ton sourire, et si fort
À en faire rougir le bleu du ciel
Ma belle
On ne se dira jamais je t’aime
C’est bien trop grand, trop important
Pour le gâcher dans un poème
Pour le montrer, c’est évident
Et c’est bien comme ça
On ne se dira jamais…
Et c’est bien comme ça
. Olivier Dargellès .
.
Naître des anges
Le vent du soir retient son souffle
Le ciel immense est un espoir
Descend le miel jusqu’à ta bouche
Aussi intense que la nuit noire
La nature dort, et si heureuse
Que nos deux corps ne font plus qu’un
Dehors, la mer est silencieuse
Et à mesure qu’elle va et vient
Viens !
Mords !
Ta braise effeuille ma peau boisée
S’enflamme au jeu de mes caresses
Ni ne se calment, ni ne se blessent
Nos longs baisers sur la falaise
Il y a l’enfant qui naît des anges
Le regard clair posé sur tout
Aussi étrange que soit son sang
Sa vie éclaire l’autre de nous
Les quatre marches vers l’infini
Du pied du sol au paradis
Quand tu m’attaches en bouche à bouche
Quand tu m’affoles, quand tu me touches
La fleur est belle, ainsi soit-elle
Poussée au cœur d’un arc-en-ciel
Bouquet de peurs jeté au feu
Ne reste rien d’autre qu’un homme heureux
La neige est fraîche
Montagne blanche
Suivre les flèches
Jusqu’à tes hanches
. Olivier Dargellès .
.
Nos vies entières
Courir le monde tout avec toi
Rejoindre cet oiseau dans les airs
Quand la nuit blonde dessine au vent
Des reflets d’or et de lumière
Vivons d’amour aussi souvent
Que de la pluie renaît l’eau claire
Vivons l’amour, nos cœurs amants
Quand à minuit s’endort l’hiver
Je suis sirène et si la mer est un diamant,
Aventurière
Ton corps m’ensoleille et je danse, le souffle grand
Loin de nos guerres
Loin de nos plaies, loin de nos peurs
Du goût des pierres et des averses
Tombe et si belle quand en plein cœur
La foudre éclaire et nous renverse
Tu es ma paix
Tu es mon silence
Tu es mon amour
Tu es ma chance
Je vis là-haut, je vis là-bas
Dans le sourire de tes yeux bleus
Je suis le beau, je suis l’éclat
Au souvenir des jours heureux
Nos vies entières en lèvres douces
Au fil de soi, vers l’horizon
Quand le vent nous pousse
Vers d’autres terres
Au plus profond, vers la lumière
Je suis ta peau, tu es ma chair
Le rêve idiot, l’homme univers
Je suis ta fleur, tu es ma flamme
Nos plus belles rives imaginaires
Quand vient le jour, revient le blanc
Quand ta prière est ma promesse
D’un enfant nu, d’une princesse
Sa mère et toi d’un même sang
Tu es ma paix
Tu es mon silence
Tu es mon amour
Tu es ma chance
. Olivier Dargellès .
.
Petite berceuse
Il y aura le temps de découvrir l’Amérique
Il y aura le temps
Il y aura le temps de dire que la lune est belle
Il y aura le temps
On mérite
En attendant de faire des miracles
D’inventer de l’eau
De mettre l’or en boite
Une petite berceuse
Une sorte de chanson fragile
De celle qui se creuse
Dans un sillon d’argile
Il y aura le temps de s’inviter au Louvre
Il y aura le temps
Il y aura le temps de méditer la foudre
Il y aura le temps
On découvre
En attendant de vider son sac
D’expliquer de trop
Que notre terre est plate
Une petite berceuse
Une sorte de chanson fragile
De celle qui se creuse
Dans un sillon d’argile :
« Et un peu pour toi quand il neige
Un peu pour moi quand il pleut
Le soleil qui nous protège
Ne nous a jamais brûlé les yeux
Un peu pour nous sur la braise
Un peu porno dans les yeux
On peut vivre sans être à l’aise
Pourvu qu’on soit seuls tous les deux »
Il y aura le temps de tomber à la mer
Il y aura le temps
Le temps des courants d’air, mille fois raison de se taire
Il y aura le temps
On espère
En attendant des monts et merveilles
Brûler nos ailes
Montrer du doigt le bleu du ciel
Une petite berceuse
Une sorte de chanson fragile
De celle qui se creuse
Dans un sillon d’argile
Il y aura le temps de provoquer la chance
Il y aura le temps
Et puis tant qu’on y est pourquoi ne pas refaire la France
Il y aura le temps
Il se murmure en attendant qu’une autre guerre
Tombe les murs
Et brise le cœur de nos prières
Une petite berceuse
Une sorte de chanson fragile
De celle qui se creuse
Dans un sillon d’argile :
« Et un peu pour toi quand il neige
Un peu pour moi quand il pleut
Le soleil qui nous protège
Ne nous a jamais brûlé les yeux
Un peu pour nous sur la braise
Un peu porno dans les yeux
On peut vivre sans être à l’aise
Pourvu qu’on soit seuls tous les deux »
. Olivier Dargellès .
.
Quitte-moi
J’ai commencé à t’embrasser
Quand tu as jeté mes fleurs
Il m’a frappé ce vent glacé
Qui va m’apprendre la peur
Alors, pas la peine d’exister
Si par ma peine revient ton cœur
Je vais te laisser t’éloigner
Sans me reprendre, si je t’effleure
J’ai commencé à te sourire
Quand tu as perdu ma trace
Il m’a semblé me souvenir
Qu’une autre était venue à ma place
Il ne sert plus à rien de persister
Pas la peine, pas une minute
Je vais te laisser m’effacer
Sans me défendre, et sans dispute
Car il est trop tard
Et pour le coup
Sans même un regard jeté au ciel
L’heure du départ
Est là, c’est fou
Sans un retard, sans étincelle
J’ai commencé à t’aimer
Quand tu as changé d’humeur
Il m’a manqué du temps, c’est vrai
Pour comprendre mon erreur
Pas la peine d’insister
Pas la peine, pas même une heure
Je vais te laisser t’en aller
Sans faire entendre que je pleure
J’ai commencé à te regarder
Quand tu as fermé ton cœur
S’il m’a semblé pourtant le garder
J’ai dû te le rendre, et tu l’as mis ailleurs
Alors, pas la peine de résister
Pas la peine, ou alors un seul quart d’heure
Je vais te laisser me quitter
Sans plus attendre, à la bonne heure !
Car il est trop tard
Il est bien trop flou
Et sans un espoir jeté au ciel
C’est l’heure du départ
Et là, c’est nous
Sans un regard, sans arc-en-ciel
J’ai commencé à te vouloir
Quand tu as tourné le dos
Il a claqué le bruit du soir
Comme un fouet, et ton dernier mot
M’a rendu morte et dérisoire
Je n’avais pas vu que par ma faute
À demi-mot, et en rase-motte
Je t’ai aimé sans le savoir
Oui, mais trop tard
Et en douceur
La fin d’une histoire
D’une histoire de deux cœurs
. Olivier Dargellès .
.
Rejoindre la plaine
De la lumière au fond d’un creux
De la lumière à petits feux
Quand il fait soir
Quand vient le sombre
Ouvre tes yeux
Tu désespères au fond d’un puits
Tu désespères, et même si…
Quand il fait noir
Quand revient l’ombre
Ouvre ta vie
De la misère à qui en pleure
De la misère à qui en meurt
Quand il se fait tard
Quand vient et tombe
La foudre, et la pluie
Descends le fleuve
Et rejoins la plaine
Pourvu que ta peau neuve
Quitte la peine et l’ennui
Choisis ton emblème
Refais ton nid
Il ne sera plus question de se pendre à minuit
De la prière à la nuit blanche
De la prière jusqu’à soi, qui penche
Quand il se fait rare
Que viennent en nombre
Les justes revanches
Descends le fleuve
Et rejoins la plaine
Pourvu que ta peau neuve
Quitte la peine et l’ennui
Choisis ton poème
Renais ta vie
Il ne sera plus question de se rendre en Sibérie
Et même si l’hiver aux quatre saisons
Même si l’hiver avait raison
Quand il te fait croire
Que va et vient et gronde
L’avalanche sur ta maison
Descends le fleuve
Et rejoins la plaine
Pourvu que ta peau neuve
Quitte la peine et l’ennui
Choisis ton emblème
Refais ton nid
Il ne sera plus question de se pendre à minuit
Il ne sera plus question de se rendre en Sibérie
Il sera juste question de renaître ta vie
. Olivier Dargellès .
.
Rejoins-moi
Rejoins-moi
Et fais le sourire
Que tu sais faire quand il fait beau
Retiens-moi
Quand je veux partir
Quand tu sais que dans l’air
Il ne fait plus un air chaud
Il ne faut pas baisser les bras
Il faut refaire un tour, toujours
À notre tour
Et c’est comme ça
Si le silence est un jeu
Je ne joue plus, et je veux
Donner sa chance à notre histoire
Et si tu penses qu’il ne faut pas
Que notre vie n’a plus le feu
Et qu’à trop vouloir, on fait semblant
Alors…
Oublies ça
Et fais de ton mieux
Rejoins-moi
Et sous un ciel bleu
Il ne faut pas baisser les yeux
Il faut nous plaire encore une fois
Un autre jour
Et puis le deux
Il ne faut pas baisser les yeux
Il faut nous plaire encore une fois
Un jour, et l’autre
Et caetera
. Olivier Dargellès .
.
Sans toi, ni moi
Si je te jette du poivre dans l’œil
Si je le regrette
Seras-tu la seule à rire
Si je m’arrête avant la fin
Si je le regrette
Au bout du chemin, et pire
Que penses-tu de moi
Que penses-tu de toi
Que penses-tu de nous, avec moi
Je n’sais plus le temps
Je n’sais plus l’argent
Le vent
Et toi, et moi
Je n’sais plus comment
Je n’sais plus pourtant
Les gens
Sans toi, ni moi
Si je m’arrête avant la fin
Si je le regrette
Au bout du chemin, et pire
Que penses-tu de moi
Que penses-tu de toi
Que penses-tu de nous, avec moi
Je n’sais plus comment
Je n’sais plus pourtant
Les gens
Sans toi, ni moi
. Olivier Dargellès .
.
Si loin de mon ombre
Quand j’insulte la lune
La lune et le silence
Quand j’insulte la plume
Et l’indien qui danse
Quand je t’insulte comme je le pense
Quand je te catapulte hors de la France
Quand je m’effraie, quand je t’efface
Tant il est vrai
Que tu m’embarrasses
Toi,
Tu m’embrasses
Je ferme les yeux
Et au lieu de ça
Je te vois, c’est heureux
De Charybde en Scylla
Je suis amoureux
D’une peau sombre et exquise
Si loin de mes traces
Si loin de mon ombre
Que j’en oublie ma race
Mon drapeau, mon église
Quand je crache un poumon sur ton cœur de danseuse
Quand j’arrache ton jupon de boxeuse ridicule
Quand je crie majuscule les deux lettres en insulte
Quand je sculpte PD sur ton étoile de traitre
Quand je m’effraie, quand je t’efface
Tant il est vrai
Que tu m’embarrasses
Toi,
Tu m’embrasses
Je ferme les yeux
Et au lieu de ça
Je te vois, c’est heureux
De Charybde en Scylla
Je suis amoureux
De mon mec, d’une cerise
Si loin de mes traces
Si loin de mon ombre
Que j’en oublie ma place
Mes réflexes, ma devise
Quand je baisse le regard, quand j’ignore le trottoir
Quand je laisse au hasard décider de ton sort
Quand la mort étincelle, quand mon fric s’amoncelle
Quand je flique la misère, le clochard, la poubelle
Quand je m’effraie, quand je t’efface
Tant il est vrai
Que tu m’embarrasses
Toi,
Tu m’embrasses
Je ferme les yeux
Et au lieu de ça
Je te vois, c’est heureux
De Charybde en Scylla
Je suis amoureux
De ma belle cendrillon
Si loin de mes traces
Si loin de mon ombre
Que j’en oublie sur place
Ma Rolex, mon pognon
Quand je tourne la tête, quand j’ai peur quand je fuis
Quand le moteur s’arrête et qu’à la place de la vie
Ton regard immobile, ton fauteuil inutile
Me rappellent que partir grandirait mon nombril
Quand je m’effraie, quand je m’efface
Tant il est vrai
Que tu m’embarrasses
Toi,
Tu m’embrasses
Je ferme les yeux
Et au lieu de ça
Je te vois, c’est heureux
De Charybde en Scylla
Je suis amoureux
D’une moitié de corps
Si loin de mes traces
Si loin de mon ombre
Que j’en oublie la menace
Que j’en veux encore
. Olivier Dargellès .
.
Sur la dune
Dors avec les mouches
Mon amoureux
Moi, je me couche
Dans un lit soyeux
Fais l’insecte mort
Si ça te plait
Moi, je me désinfecte encore
Je te descends sur la dune
Et te recouvre de sable blanc
Car je me sens capable enfin
De t’endormir sous la lune
Respire un peu moins fou
Si tu le peux
Moi, c’est le flou
Que je vois dans tes yeux bleus
Fais ta tête de mort
Si ça t’amuse
Tes bêtes remords ne feront jamais mes excuses
Je te descends sur la dune
Et te recouvre de sable blanc
Car je me sens capable enfin
De t’endormir sous la lune
Tragique avec la bouche
Si tu le veux
Moi, je me boucle les deux oreilles
Et c’est heureux
Je t’enterre sous la dune
Et je découvre enfin
Sous cette eau salée nocturne
Le goût sucré de mon chagrin
Tu dors avec les mouches
Mon amoureux
Et moi je me couche enfin
Dans un lit joyeux
. Olivier Dargellès .
.
Te plaire encore
Il y a sur ma joue une cicatrice
Un trait noir gravé au feutre
Le souffle coupé d’un amour factice
Le chagrin emporté
D’une histoire de meurtre
Il y a à ma fenêtre un éclair de brume
Un cri noir chanté à l’acide
La bouche écorchée d’avoir hurlé la veille
Devant ton regard éclairci
Il y a à ta première phrase, à ta merci, un silence absolu
La main noire et un cœur tendu
De l’encre vaine en signe d’épitaphe
Et lire en travers que ton chemin m’efface
Il y a sous le vent le poison de ma peine
Un sang noir dans un cristal de bohème
Mes veines, étouffées au souvenir de ta peau
Étranglées au garrot d’un été blême et glacial
Il y a dans nos murs un secret dissonant
Un œil noir et trouble
Une rumeur un murmure
Il y a mon cœur qui bat et s’arrête
À ton horizon meurtrier
Quand tu rejoins d’un seul pas, en dansant
La promesse de cet homme enchanté
Il y a aussi mon naufrage de confondre la rivière et le fleuve
L’appétit d’un mille-pattes et les grands bras d’une pieuvre
Une histoire de flocons, de sentiers misérables
Jusqu’à l’oiseau qui tombe du souvenir d’un arbre
Il y a chaque retard, chaque seconde comme autant d’handicaps
Chaque fois qu’un chat s’écorche et retombe sur ses pattes
Il y a dans la boue cachée, dans l’argile, un fossile
Un regard, une aubaine
Le souvenir d’un soleil
Aujourd’hui
À la place du sommeil
Il y a sous mon lit, hagard, inutile
Dans un puits sans amour
Le froid d’un peu de haine
Et toujours se coucher sans un drap qui protège
Et toujours se lever à l’heure macabre
Des premiers testaments
Comme si la fin des beaux jours
Était écrite sur le marbre la neige et le vent
Il y a posé au sol
En ciel d’orage et tapis sombre
Un nuage noir dessiné à la bombe
Il y a le peu, la peste, la peur, et l’épine
Et ce peu qu’il me reste en meurt et tombe en ruine
Il y a enfin l’adieu, la fracture
L’œuvre au noir des amants diaboliques
Il y a cet ange au fond de vos yeux
La signature déjà écrite
Alors,
Dans la pierre
Sous le feu
Pendu aux crochets d’un pire enfer
Je m’arrache peu à peu
Ongle à ongle
Vie à vie
Et mort à mort
À cet espoir étrange et perdu
De te plaire encore
. Olivier Dargellès .
.
Ton cœur est un mystère
C’est à quatre jours de marche
Ça s’appelle : nos morts entières
Cet accident posé au sol
Jeté au feu, dans la poussière
C’est à la nuit tombée
Au creux des joues
Quand plus un sang ne coule aux veines
Quand le temps se perd
Quand le vent s’étouffe
Quand même un loup miaule à ma peine
C’est à quatre jours d’ici
Ça s’appelle : nos corps en pièces
Ces bouts de toi sur un rocher
La pierre creusée par tes os blancs
C’est cette étoile jetée au vent
Perdue, si loin de son espace
Et je retiens mon souffle
Et tu retiens ton cœur
Ici plus rien n’est à sa place
Ah là là là là là… Il n’y a plus rien à faire
Ah là là là là là… Ton cœur est un mystère
C’est à quatre jours plus loin
Ça s’appelle : un vrai désastre
Ces coups de feu entre nos dents
Ces coups de tête à coups de casques
C’est à la vie c’est à la mort
C’est se morfondre dans le décor
C’est quand un ciel s’écroule et tombe
Quand un amour pleure et s’effondre
C’est à quatre jours tout pile
Ça s’appelle : rejoindre la peste
C’est de l’eau froide et des glaçons
De la boue sale, et indigeste
Quand ta douceur est une aiguille
Quand tes baisers sont des coups bas
Moi, je pars en vrille !
Ton cœur est un mystère
Il n’y a plus rien à faire
C’est à quatre jours de là
Ça s’appelle : la fin du jeu
Quand ton rire est un poison
Un doigt planté au fond des yeux
C’est quand tu joues à pile ou face
Et face à toi, moi, sur un fil
Je cherche à l’horizon, le bleu
Le peu d’une vie, ce qu’il en reste
C’est à quatre jours, c’est sûr !
Et ça ne s’appelle plus du tout
C’est quand un rien joue les gros durs
C’est quand un crack à la fin craque
C’est quand le feu devient si doux
Si pale et puis quand il s’éteint
Je cherche ta peau, tes lèvres rouges
Mais ici plus rien ne bouge
Ah là là là là là… Il n’y a plus rien à faire
Ah là là là là là… Ton cœur est un mystère
. Olivier Dargellès .
.
Tourne le vent
Ce n’est pas vraiment le jour
Ce n’est pas vraiment la nuit
Et si les chiens aboient autour
C’est parce que, eux aussi auront senti
Que tourne, tourne, tourne, tourne le vent
Et se retourne, retourne, retourne, retourne mon sang
C’est l’amour qui ne dit plus grand-chose
Et se taire, et toujours
Porte close
Et un peu plus fort
Je voulais les bouquets de l’amour avec toi
Et un peu plus haut
Je voulais le ciel bleu dans tes yeux
Mais pas toi
Ce n’est pas vraiment du blanc
Ce n’est pas vraiment du noir
Et si le jeu autour reprend
C’est juste un jeu, pas un espoir
Que tourne, tourne, tourne, tourne le vent
Ni se retourne, retourne, retourne, retourne mon sang
C’est l’amour qui ne dit plus grand-chose
Et se taire, et toujours
Porte close
Et un peu plus fort
Je voulais les bouquets de l’amour avec toi
Et un peu plus haut
Je voulais le ciel bleu dans tes yeux
Mais pas toi
Et un peu plus fort
Et un peu plus haut
Je voulais avec toi
Et un peu plus haut
Et un peu plus fort
Je voulais, mais pas toi
. Olivier Dargellès .
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Tra la la la la lère
Je ne suis pas celui que l’on croit
Ni même encore mieux celui que l’on voit
Je suis toujours celle
À qui l’on dit non
Jamais vraiment oui
Encore moins pourquoi pas
Je ne suis même pas sûr
D’être un garçon
D’être certain
D’être quelqu’un
D’être celui
Que l’on dit être
Au féminin
Et tra la la
La la lère
Vive la vie, mon enfer
Tra la la manquer d’air
Et mourir d’être celle
D’un été glacial
D’un crime
D’une histoire bancale
D’un carnaval bizarre
Cette infirme
D’une vie au hasard
Il était une fois je vais et je viens
Pour un oui pour un non
Ça ou ça
Me va bien
Je ne sais même pas si
Je dois faire long
Je dois faire court
Je dois faire celle
Qui fait le blond
Qu’on dit ne pas faire
Le bon parcours
Et tra la la
La la lère
Le visage en carafe
Tra la la la poussière
Dans mon œil une agrafe
Le nu intégral
Et bim !
Dans un vrai beau regard méchant sale
D’un geste fatal, dare-dare
La victime d’une vie au rasoir
Tra la la
La la lère
À l’endroit, à l’envers
Tra la la la vipère
Le corbeau et l’hiver
Et une dernière fois
Tra la la
La la lère
Sous ma peau le désert
Tra la la la sorcière
Le couteau et la pierre
Un écran total
Un masque
Et la morsure tragique
De cette glace, ce miroir
Qui le seul me regarde
Et me glace
Qui d’un seul regard
À la place
D’un linceul dans le noir
Me fracasse
Il était une fois
Il n’était pas moi
. Olivier Dargellès .
.
Tuer ma haine
Tu as déchiré mes veines en mille
Porter mon sang jusqu’à la Lune
Et quand ta bouche de vermine
Ta langue rouge et tes lèvres prunes
M’auront laissé sans une seule goutte
M’auront aimé jusqu’à plus soif
J’irai t’écraser sur la route
Loin de ma tombe, sans épitaphe
J’ai décidé de mourir nu
De m’emporter jusqu’au soleil
Et quand ma peau posée dessus
Brûlera jusqu’à ton septième ciel
J’irai les cueillir une à une
Ces larmes chaudes à tes yeux de fiel
J’irai te pendre… Et dans un éclair
Prendre les armes à ton enfer
Tu m’as rendu fou, couvert de cendres
Et jusqu’au bout, de plus en plus grande
Je tape au sol, je cogne aux murs
Tu accouches d’un loup et ses morsures
J’irai me coucher dans ton lit sale
Planter mes doigts là où ça fait mal
Ma cicatrice revient me voir
Un peu plus belle, un peu plus garce, un peu plus vivante… Chaque soir
Tu m’as vidé de mes esprits
Comme on étouffe un vieux fantôme
Fallait-il mieux prier la nuit
Quand vient le souffre et le cri de l’homme
J’irai te tuer ma pute vaine
Ma brute folle qui ne dit pas son nom
Car tu es la seule que j’ai aimé
Ma haine, pour un oui et pour un non
Tu as découpé ma vie en tranches
Morceau de viande, à l’arme blanche
Ma chair a la douleur de tes crocs
Elle a l’odeur d’un vieux cachot
Oui, j’irai là où bon te semble
Pourvu que la Terre à nouveau en tremble
Mais sache que cette fois j’aurais les mots, l’audace, la place…
Pour enterrer nos deux carcasses
. Olivier Dargellès .
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Un, deux, trois
Qu’est-ce que tu dis, toi, quand tu chantes
Qu’est-ce que tu dis, toi, quand tu danses
Qu’est-ce que tu dis quand les jours de pluie s’arrêtent
Et font des jours de chance
Qu’est-ce tu dis, toi, quand tu rêves
Qu’est-ce tu dis, est-ce que tu rêves ?
Est-ce que tu sais que ta vie est un grand jour
Et toujours se relève
Eh bien !… Moi je dis
« 1 je ris quand je pleure
2 je vis quand je meure
Et 3 l’amour me sourit dans tes bras »
« 1 je le crie sur les toits
2 je le serre sur mon cœur
Et 3 toujours avec toi, et c’est comme ça »
Qu’est-ce que tu dis, toi, dans ta tête
Qu’est-ce que tu dis, est-ce que tu regrettes…
Qu’est-ce que tu fais quand le jour se lève
Serrer les poings, les dents peut-être…
Qu’est-ce que tu dis, toi, dis-le-moi
Qu’est-ce que tu dis, toi, tiens… J’y pense
Qu’est-ce tu fais quand l’amour se perd
Quand vient le tour d’un grand silence
« 1 je ris quand je pleure
2 je vis quand je meure
Et 3 l’amour me sourit dans tes bras »
« 1 je le crie sur les toits
2 je le serre sur mon cœur
Et 3 toujours avec toi, et c’est comme ça »
. Olivier Dargellès .
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Viser l’amour
J’ai vu la vie quand il fait peur
J’ai vu la vie quand il fait froid
J’ai vu la vie battre mon cœur
J’ai vu la vie plus d’une fois
Jeter ma peau contre la tienne
Viser l’amour, croiser les doigts
J’ai vu la vie, je l’ai vu même
Quand tu n’as pas voulu de moi
J’ai vu la nuit faire un détour
J’ai vu la nuit quand il fait noir
Le cri des morts et des vautours
J’ai vu la nuit sans un espoir
Coller ma peau contre ton corps
Croiser l’amour, serrer les doigts
J’ai vu la nuit, je l’ai vu blanche
Je l’ai vu glisser sur tes hanches
J’ai vu le jour quand il fait soif
Tenu l’amour par une agrafe
Le bruit des coups et des menaces
La vie quand rien ne la remplace
Et j’y ai cru
J’ai vu la pluie quand elle se noie
J’ai vu l’enfer au bord des larmes
J’ai vu le soleil tomber si bas
Où rien ne brûle sinon nos âmes
Changer de peau, aimer l’amour
Quitte à le rendre du bout des doigts
J’ai vu la pluie, je l’ai vu prendre
Nos vies entières entre ses bras
J’ai vu le jour quand il n’y a pas
Un seul amour autour de soi
Le bruit qui court et qu’on attrape
Garder la vie quand elle s’échappe
Et j’y ai cru
J’ai vu le prix d’un long silence
Aussi soudain que vient le cœur
J’ai vu ici combien la chance
N’a pas le poids de nos erreurs
Jouer ma peau, tenter l’amour
Aussi souvent qu’il se répète
J’ai su le prix, je l’ai compris
Aussi certain que je suis bête
J’ai vu le jour de mes 20 ans
Le dernier jour quand il se tait
Et le bruit court que le printemps
Donne la vie quand il renaît
Ça je l’ai vu
Ça je l’ai vu
. Olivier Dargellès .
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